lundi 12 mai 2008

La Dame Blanche

free music


Jeudi, au bar, grosse soirée, plein de monde. L'ambiance est juste horrible là-bas en ce moment. Je prévois d'ailleurs d'en partir sous peu.
Je fais des sourires de joli coeur à droite à gauche, j'ai deux trois probables sur le feu, plus ou moins avancées.
L'air de rien, je bosse donc j'ai pas trop de temps à moi non plus. Un groupe rentre, pas mal d'habitués, pas spécialement d'affinités avec, je les vois se diriger vers le fond en passant devant mon comptoir.
Echange de regards avec une fille... échange fixe, le genre où la fille continue à marcher sans cesser de me sourire. Le genre qui fait mal, vaguement comparable au premier regard avec La Princesse.
La fille est fine, plutôt grande, la peau légèrement mate et de jolis yeux verts, un sourire craquant. Et entièrement vêtue de blanc qu'elle est, elle est tout juste somptueuse.
L'échange est long et insistant de part et d'autre, elle va s'asseoir, elle continue à me fixer vu qu'elle est assise de manière à ce que le comptoir soit juste en face d'elle, et je lui rends la politesse avec déjà la ferme intention de la brancher en cours de soirée.
Le problème quand on bosse, en fait, c'est qu'on bosse.
Donc qu'on a pas le temps pour dragouiller autant qu'on voudrait, l'avantage étant bien évidemment qu'on est plus ou moins mis en avant en tant que barman.
Je tente un regard de temps à autres, parfois avec échange à la clé, mais j'ai vraiment pas de temps, et je commence un peu à ronger mon frein.
Elle fait la démarche, finalement, et délaisse son groupe de pote pour venir, seule, s'installer au comptoir. Démarche sans équivoque s'il en est, à mon sens, et compte-tenu des échanges de regards préalables.
J'ignore totalement les clients qui me font des signes, et me dirige vers elle. La musique est forte, on se parle à l'oreille.
"Je suis à toi.. il te faut quoi?"
Je la sers, elle prend un whisky sec (respect) on parle un peu, elle a un accent anglophone, encore un truc qui me fait craquer, mais le devoir m'appelle.
"Je reviens."
Je la laisse 3 secondes, un des potes de sa table vient la branchouiller, genre je défends mon territoire. Il rencontre pas un franc succès, je dirais même qu'elle arrête pas de me regarder pendant qu'il lui parle (doit être dur à vivre ça d'ailleurs).

Problème, vraiment trop de monde et trop de boulot. Du coup, je lui reparle à peine 3 secondes dans la soirée avant de fermer le pub. Elle me sourit en partant, je trouve pas d'enchainement génial et pas lourd pour récup son numéro donc je m'abstiens et me contente de rendre le sourire.
Avant de partir, je la vois parler à un mec, pas méchant, brave comme on dit dans le sud, mais genre le mec qui doit encore être puceau à 35 ans.
J'ai songé une seconde que si elle l'embrassait je m'ouvrais les veines avec un tesson de bouteille sur le comptoir.
Je chope le gars vu qu'il squatte pendant que je ferme, je lui demande comment il la connait. Il me dit qu'il vient de lui donner son numéro, pour la faire rentrer (il bosse vaguement dans une boite) me parle vaguement d'elle et me dit qu'il a oublié son prénom (...).
Il me dit qu'elle lui a dit vouloir revenir au bar, donc que je la reverrais. Un bon point, mais je finis la soirée comme ça.

On en reste donc là, je parle de la Dame Blanche à des contacts à droite à gauche, jusqu'à cet aprèm où j'en parle à PdM.
Au bout de quelques temps il marque un temps d'arrêt.
"Il se pourrait que je la connaisse."
"Quoi?"
"Attends, je check."

Il raccroche, appelle 2 3 potes, rappelle.

"J'avais des potes à ta soirée, et y a une fille dans le groupe de potes qui correspond furieusement à la description. Y a eu des photos de la soirée, elles son sur Facebook, je tâche de te récupérer ça ce soir et je te les envoies, tu me diras."

C'est quasi-officiel, je suis dans les petits papiers du Dieu des connards...

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