jeudi 27 septembre 2007

Guitare

Je ne suis pas vraiment issu de ce que l'on peut appeler une famille d'artistes. à l'exception d'un piano qui avait dû m'être offert pour mes trois ans (ainsi qu'une clarinette disney quelques années plus tard), on a toujours tenu éloignés de moi quelque objet pouvant se trouver par trop sonore, sans doute dans un but bien défendable de tranquillité.
Pis encore, à mes 15 ans, ayant vaillamment fait en sorte d'économiser 1800 francs, je pris la décision de m'acheter une basse, l'instrument que j'ai toujours préféré, ma mère s'inscrit en faux et mit son véto, me poussant de fait à acheter une playstation, la mère indigne...
Puis ce matin, mon père est arrivé la bouche en coeur, une guitare à la main.
Pourquoi maintenant? je ne le comprendrais sans doute jamais. Adolescent, j'aurais sans doute bondi de joie, j'aurais si bien appris qu'une part de ma personnalité aurait sans doute été liée à cette gratte. Maintenant, ma personnalité, je l'ai. Bien entendu, je n'ai jamais étudié le solfège, donc une partition c'est du chinois pour moi, les tabs me font mal aux yeux, et quand je regarde les vidéos des minis lessons sur youtube j'ai envie de me pendre. Néanmoins, étant plutôt hargneux, j'ai décidé de m'acharner sur cet instrument, jusqu'à être apte à jouer quelques morceaux.


La bonne nouvelle du jour : J'arrive à jouer les accords principaux de Lullaby, de The Cure.

Les cordes, ça fait mal aux doigts

Pute rousse

Pute rousse, c'est ma chérie. C'est une fille avec qui je bosse, qui est arrivée à peu près en même temps que moi, et que j'ai pensé pas pouvoir blairer au premier contact. Conne.
Niaise. Coiffeuse de mauvais salon(d'ailleurs elle est coiffeuse de formation). Elle puait la bêtise et j'ai très vite décidé que je ne l'aimerais pas. Le lendemain, elle se faisait sauter par un autre barman, sans aucune difficulté (à sa décharge, il est reconnu comme un des plus gros baiseurs de la région je crois) , me confirmant dans mon premier avis. J'ai depuis découvert à quel point cette fille prenait inconsciemment du plaisir dans sa souffrance en laissant les autres la détruire. Elle est fragile. Elle joue la bête, mais l'est moins qu'elle ne le montre. Elle est horripilante avec sa manie de faire toutes les gaffes possibles et imaginables, mais à ce don si rare de susciter un désespoir complaisant dans l'oeil de celui qui la juge. Elle n'est pas maligne, non, mais a une sensibilité exacerbée, et un don pour se faire prendre pour une conne. Elle aime, et veut être aimée, mais s'y prend tout à l'envers, s'offrant sans retenue à celui qui la courtise.
Autant dire, c'est du pain béni. Une fille de ce genre, habituellement, j'aurais été le premier à la sauter. Mais je n'étais pas seul, quand je l'ai rencontrée, j'étais même en phase de "je suis sûr que ça peut marcher" avec quelqu'un (halala que je suis con quand je m'y mets). J'ai donc appris à la connaitre sans trop chercher à la sauter. Maintenant, je pourrais. Mais je ne veux pas. Elle, si. On passe des heures à se brancher, à se caresser, à s'effleurer. Je ne dis pas que je n'en ai pas envie, car elle est excitante, mais je ne dois pas la sauter, dans son intérêt, pour son équilibre propre, je ne dois pas. Parce que je ne peux pas sortir sérieusement avec une fille comme elle, parce que je la prendrais au moins autant pour une conne que les autres, parce qu'elle tombera amoureuse de moi, et moi pas.

Et il n'y a rien de plus dur pour un mec que de ne pas sauter une fille qui a envie de nous, quand elle nous plaît...

vendredi 21 septembre 2007

Cuz back in school




Jeudi 20 septembre, réunion de pré-rentrée pour les anglicistes à 9 heures du matin à la fac. Je me gare derrière, rentre dans la fac, toujours pas officiellement inscrit pour cause de petits papiers un poil retardataires. Je me mets de direction de l'amphi E, avant de m'apercevoir que... je sais plus où il est. Une fois l'objectif atteint, je m'installe au milieu de l'amphi, jaugeant brièvement de la faune locale. Là, je me laisse gagner malgré moi par un sourire nostalgique... A l'entrée à la fac, d'année en année, les gens ne changent pas... A droite, un jeune puceau tardif à lunettes transpire à grosses gouttes en observant que l'amphi est constitué au moins à 95% de filles, tandis que deux fashionounets sont assis à l'avant pour avoir une meilleure visibilité de la gente féminine de la pièce, trépignant de désir et ayant du mal à retenir à un minimum de discrétion. Pas mal de filles se regardent les unes les autres, apparemment dans le même genre d'estimation que les 2 fashionounets de service avec un petit coté "est-ce qu'il y a mieux que moi?". 4 rastas enfumés sont calés au fond, sentant déjà l'herbe à 9 heures du matin, regardent avec un certain mépris l'ensemble de la communauté, de part et d'autre des retrouvailles ont lieu, des gens solitaires sont livides comme s'ils passaient le dernier oral de leurs études sans avoir révisé quoi que ce soit, et moi, posé au milieu avec un sourire idiot.

Le grand moment de solitude de la journée : lever, seul, la main, quand la prof demande si quelqu'un est déjà inscrit sur le site internet du département d'anglais. Ça ne me serait jamais arrivé il y a 7 ans ça...

mercredi 19 septembre 2007

Beau-cul

J'ai toujours fréquenté des filles que je considérais comme un minimum intelligentes. Des filles qui aient de la répartie, ou cette inexplicable profondeur que l'on trouve chez certaines personnes, peut-être le charisme tout simplement. Cela dit, en travaillant dans un bar qui se veut un peu à la mode, on rencontre tout un tas de jeunes filles différentes, et parfois on a du mal à se tenir.
C'est comme ça que j'ai rencontré beau-cul, une cliente régulière du bar que j'étais tout simplement incapable de regarder sans envisager des galipettes plus ou moins salaces.
Étant d'un naturel avenant et sachant que j'avais pour moi sa présence au minimum hebdomadaire, j'ai fait en sorte qu'on se connaisse un minimum avant de lui proposer de se voir à l'occasion en dehors du bar. Air un peu surprise, sourire en coin : "Pourquoi pas !!".
Ce qu'il faut savoir c'est qu'il n'y a pas de hasard. 3 jours plus tard, quittant la fac après m'être entendu dire qu'il fallait que je me reconstitue un dossier entier, et par là même, que je n'avais pas les pièces nécessaires sur moi, je filais à Carrefour afin d'acheter un minimum évident de fournitures scolaires, cartable barbie et trousse Pokemon inclus. Arrivé au rayon en question, j'entendis mon nom héler dans mon dos, je me retournai et vis la demoiselle en question dans un charmant pantalon blanc. On parle trois minutes, je salue poliment sa mère (je peux aisément me faire passer pour le gendre idéal, du moment que la fille me plaît plus que la mère), puis, dès qu'elle s'éloigne je donne mon numéro de téléphone à beau cul, qui me fait sonner. N'étant pas sûr de sa motivation, je décide de ne pas l'appeler et d'attendre un signe, qui vint à peine quelques heures plus tard, ainsi que le premier choc :

"Cc sa ma fai plaisir 2 tavoir vu mm si on a pa vraimen u locasion 2 parlè... Tu travail ce soir? Si ta rien de prevu on pe alè boir un cou?"

J'ai eu un époque langage sms, je ne dis pas, mais c'était vraiment histoire de rentrer dans les 160 caractères, et ce n'était pas vraiment un plaisir. Mais j'avoue que recevoir ce genre de messages, ça glace de suite.
Je réponds malgré cela par l'affirmative, et nous nous voyons le soir même.
À mon grand désespoir ce fut une soirée chiante à mourir. On est allé boire un coup sur Aix, dans un endroit que j'aime bien, et l'entendant déblatérer des inepties, chaque seconde qui passait lui retirait un peu du charme qu'elle dégageait.
Extraits :
"Moi si à 26 ans je suis pas mariée, je fais un gosse toute seule avec le premier venu !!"
"L'audi A3, c'est ma voiture, une fois j'ai couché avec un gars juste parce qu'il en avait une"
"Ma meilleure amie elle est trop coincée du cul, mais ça va la je l'ai reprise en main ça commence à devenir une vraie salope hahaha"
"Je suis trop contente, j'ai mon ex il va m'apprendre à voler des voitures déjà il m'a appris à "charbonner" (ndvk : action d'ouvrir une voiture sans les clefs)" Moi : "Mais... ça va te servir à quoi? Tu veux te reconvertir dans le vol de voitures?" Elle : "Ah non, mais c'est la classe, t'y as vu..."
Elle : *hurlant à la mort nous foutant limite dans un fossé en voiture* : "Ah !! une bête !!!(c'était un grillon)"


J'ai également beaucoup aimé le fait qu'elle tienne absolument à ce qu'on prenne SA voiture, car elle a peur quand les autres conduisent(j'ai horreur de me faire conduire). Outre l'épisode du grillon, elle coupait tous les virages(sans visibilité bien sûr) et a réussi l'exploit de monter sur 3 rond-point successifs, m'ayant en plus foutu du rap français dans les oreilles, et du raï, alors que j'avais rien fait de mal, moi.

Elle ne comprenait pas la moitié de mes blagues (pas toujours très simples à comprendre, je le reconnais, mais quand même) et son accent cagole lui conférait une vulgarité que je n'avais plus déceler chez une jeune fille depuis un bail.

Arrivé à la fin de ce supplice, elle me raccompagna à ma voiture, je vais donc pour sortir :
Elle : "Attends deux minutes, tu veux pas qu'on se fume une clope avant de partir?"
Dans ma tête : "hein? quoi? parler?? encore??"
Moi *terrible mal de tête* : "Oui si tu veux..."
Bref, après une tentative d'approche maladroitement fine (bel effort artistique, notons-le) elle me proposa franchement :
"tu te sens pas qu'on aille se caler dans un coin tranquille avant de rentrer?*petit sourire et main montante sur ma cuisse*"
Moi : "euh... ouais non, en fait, je me sens pas là. J'ai super mal à la tête"

J'ai presque eu honte d'utiliser cette ruse vieille comme le monde, mais c'était vrai, j'avais mal à la tête. Elle a eu l'air surprise (tu m'étonnes) et a murmuré un "ah ben... la prochaine fois peut-être... Je suis libre jusqu'à la fin de la semaine..."
"Ouais pourquoi pas. *sourire hésitant*"

Je suis rentré chez moi en me demandant comment une fille aussi belle pouvait s'offrir aussi facilement. Le plaisir de la conquête ne vaut que si conquête il y a, si c'est pour faire ses courses comme dans un supermarché, une bonne branlette compense largement...
J'ai fini déçu, de voir qu'une fille qui me plaise autant puisse me dégouter d'elle simplement en parlant.

Acte I scène IV
Les hommes aussi peuvent avoir mal à la tête

mardi 18 septembre 2007

Papa

J'ai autour de moi pas mal de potes qui n'ont jamais connu leur père, ou le connaissent à peine, et c'est des raisons qui me fait hurler quand j'entends une fille me dire que si à "tel âge" elle n'a pas de gosse, elle fera un bébé toute seule.
Je pense qu'il n'y a pas plus égoïste comme décision, que de priver sciemment un enfant de son père, a fortiori bien sûr si c'est un garçon. Un modèle identificatoire masculin, l'air de rien, ça joue sur la vie d'un mec.
Moi j'ai un père, un père présent, un père aimant, un père qui a toujours été là pour me sortir de la merde quand, par mes conneries, j'arrivais à m'y foutre sans l'aide de personne. Un père intrusif, parfois aussi, quand il se mêle de ma vie dans ses moindres recoins, quand il veut absolument savoir avec qui je couche ou sors en ce moment, et ne comprend pas comment je fais pour dépenser autant d'argent. Un père rétrograde, parfois, avec des opinions super fermées sur des sujets pourtant acquis, un père lourd, souvent, quand il nous sort des blagues à base de pipi-caca. Un père qui pourtant n'a plus 7 ans, un père qui m'a eu tard aussi, un père qui a 46 ans de plus que moi, et que j'ai peur de voir partir, parce que le temps ne rajeunit pas les êtres aux dernières nouvelles.
Un père qui tient parole, quand il a parié avec moi que je n'aurais pas mon bac, et qu'il s'est retrouvé avec pour gage de devoir se faire pousser le bouc et se le teindre en blond le tout pendant un mois.
Un père que j'ai déçu surtout, car un père qui a toujours été là pour moi, qui m'a toujours soutenu dans les études, même s'il ne croyait pas vraiment en moi.

Un père sans l'aide de qui je voudrais bien réussir, avant qu'il ne parte, pour pouvoir revenir et lui dire "Je suis un homme, papa."

Ma motivation, c'est lui.

Acte I Scène III

"Apprendre égoïstement à vivre pour satisfaire les autres."

Le chantier

Officialisation de rupture avec ma copine, je pars sur Lyon, sur un coup de tête, passer la nuit chez une fille que je connais à peine. C'est l'amie de mon pote de team, mon pote avec qui je sors dès qu'il s'agit de faire de la merde, et nous le faisons bien.
La fille m'accueille, on s'est déjà vu en soirée, et je l'apprécie beaucoup, on sait tous les deux le pourquoi de ma venue, aucun malentendu, tout ça n'est qu'un plan cul sans incidence sur nos vies. On discute pas mal, elle me parle un peu d'elle, je fais de même. Par moments, j'envie sa vie, ses études qu'elle va continuer dans une prestigieuse école, son avenir qu'elle voudrait déjà voir être aujourd'hui.
Le silence me gagne, malgré l'euphorie ambiante et la franche rigolade de l'instant d'avant. J'ai toujours été relativement dépourvu d'ambition, ça ne m'amusait pas, je ne voyais pas l'intérêt, et si j'envisageais de reprendre mes études, c'était un peu dans le flou. 24 heures plus tard, me voilà en train de redescendre chez moi, dans le sud. Je cogite pas mal, j'ai peu dormi pour cause d'ébats, mais un sentiment étrange m'envahit.

Le lendemain matin au réveil, je bondis du lit sans problème, moi qui ait toujours eu du mal à me lever, je me prépare et je pars au boulot. Sentiment étrange, et nouveau également.

"envie d'être un requin" résonne dans ma tête.

Je ne suis pas carriériste de nature, et j'ai un mal relatif et m'épanouir sans que les autres s'épanouissent grâce à moi. Sa réussite m'a fait poser les yeux sur mes échecs, et je réalise à quel point la motivation me manquant était là, sous mes yeux.

Pourquoi faire un blog pour raconter ça?

C'est un besoin compulsif de tenir au jour le jour l'évolution de ma motivation, tout d'abord, et juger des affres des relations humaines et de la modification de mon comportement d'autre part.

Acte I Scène II

Aucun de nos actes n'a aucune incidence sur nos vies.

A 25 ans

Je suis toujours parti du principe qu'à 25 ans, j'aurais enfin une vie plutôt rangée : une copine fixe, avec laquelle j'aurais probablement un petit chez-nous. Des gosses, pas forcément, parce qu'il faut savoir être raisonnable, et que ma vie professionnelle à 25 ans ne serait peut-être pas la plus à même de subvenir aux besoins d'un enfant dans les meilleures conditions qui soient, même si, à 25 ans, mes études seraient désormais terminées, et j'aurais sans doute obtenu un poste intéressant dans l'éducation, et je bénéficierais chaque jour des conseils avisés de mes collègues plus expérimentés ne désirant que permettre à mes élèves d'accéder à un meilleur enseignement par mon biais. J'aurais sans doute enfin atteint une certaine stabilité, et saurais de quoi demain serait fait.

Je vais avoir 26 ans dans un mois et demi.

Je me suis vite aperçu que je n'étais pas prêt à construire tant de choses, et qu'à 20 ans, j'avais d'autres idées en tête que suivre sérieusement les cours et me trouver une copine, seule et unique. Bercé par la douce mélopée des sorties, des soirées entre potes et des copines d'un moment, j'ai laissé tomber la plupart des choses que j'ai entreprises pour finalement me retrouver avec ce qu'engrangent et réalisent ceux qui vivent en dilettante : pas grand-chose.
A l'heure actuelle, ma vie est un joyeux bordel : taf de barman, pas de diplômes obtenus depuis le Baccalauréat, plus d'appart depuis la fin d'une coloc désastreuse (j'aurai l'occasion d'y revenir) et un retour au domicile familial (merci papa), et une copine depuis quelques mois avec qui les ruptures succèdent aux retrouvailles.

Acte I scène I

A 25 ans on n'est certainement pas ce qu'on pensait devenir.