lundi 5 novembre 2007

Goût amer

J'arrive pas à dormir.
Un ami a eu un très grave accident de voiture cette nuit, et un de ses amis que je connaissais et appréciais est mort. Mon ami est à l'hôpital, mais est hors de danger.
C'est un sentiment terrible que j'avais perdu.
Son ami avait 20 ans. Le matin en se levant, il a du prendre sa douche, s'est préparé, a peut-être branchouillé une fille qui lui plaisait par texto, en souriant et en se disant que ça allait se passer. Il a du dire au revoir à ses parents à l'arrache, sans y faire attention, en se disant qu'il aurait le temps de leur parler plus tard. Il a du passer une super bonne soirée, se taper des fous rires avec ses amis, et peut-être s'est-il dit qu'il vivait des moments parmi les meilleurs de sa vie.
Sûrement pas que c'était les derniers.
Le pire dans cette histoire, c'est que s'ils n'avaient pas picolé, tous, peut-être serait-il encore vivant. On le sait tous. Ils étaient défoncés, ils sortaient de boîte, ils se sont plantés tout seuls. Ce n'est pas la première fois que ce genre de chose me touche de près. Et pourtant, je sais pertinemment que je conduirais encore bourré, parce que je reste un sale petit trou du cul inconscient.
Demain, j'irai voir mon pote, et je lui offrirai un lecteur MP3, en ayant pris soin de mettre des trucs qu'il aime dessus, histoire qu'il se fasse pas totalement chier. Vu qu'il peut se servir que de sa main droite, même les consoles portables il peut pas s'en servir. Bouquins non plus.

Demain, en vous levant, pensez à American beauty :

"Vous vous rappelez, ces affiches qui disaient 'Aujourd'hui c'est le premier jour du reste de votre vie' ? et bien c'est vrai tous les jours, sauf un : le jour de votre mort."


*y revient, à 1h15, parce que ça le travaille toujours*

En fait, je suis tout à fait incapable de considérer la fin de la vie. Je l'ai réalisé à 13 ans et demi, en perdant mon grand-père. Pour moi, la mort n'existe pas. C'est un proche qui choisit de partir très loin, dans un endroit où je ne le reverrais jamais. Je sais que cette vision de la chose est puérile, mais je suis incapable d'appréhender la mort telle qu'elle est. On nous gave de morts à la télé, à tout bout de champ, à tel point qu'on s'y sent habitué.
En cela, je conçois les modes de pensées philosophiques super égoïste, du genre du solipsisme qui part du principe qu'on est le seul réel. Du coup, la mort semble beaucoup plus facile à affronter, tout le monde peut mourir, on s'en fout, nous créons inconsciemment notre propre réel. Notre propre mort annihilant le réel, nous n'avons pas plus à la craindre.

Le solipsisme, c'est la lâcheté au service du courage.

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